Thứ Hai, 24 tháng 12, 2012

DALAT XƯA

DALAT XƯA



12.


13.


14.


15.


16.


17.


18.


19.


20.


21.


22.


23.


24.


25.


26.


27.


28.


29.


30.


31.


32.


33.


34.


35.


36.
Không phải đường phố Dalat; Đường phố Phan Rang, trước một ngôi chợ?






La station d'altitude de Dalat
" Aux uns elle donne la joie, aux autres, la santé"
Sur ce document de 1931,  on peut lire la devise de la ville "Dat Aliis Laetitiam Aliis Temperiem", qui signifie " Aux uns elle donne la joie, aux autres, la santé"
   Les photos noir et blanc proviennent de la base Ulysse, du CAOM
Dalat, en 1955 ; Au fond, on distingue Ste Marie (Revue Indochine, 1955) "C'est vers 1897 que la région du Lang-Bian fut visitée pour la 1ere fois par le Docteur Yersin et c'est à la suite de ce voyage que Paul Doumer décida la création d'un sanatorium pour Européens. Une mission spéciale, dite "mission du Lang Bian" fut confiée, en avril 1899, au Capitainre Guynet pour la construction de la route allant de la mer (Port de Ninh Chu, près de Phan-Rang) au Lang Bian. Le médecin de l'expédition, le Docteur Tardif, se prononça très nettement pour le choix de Dalat plutôt que de Dankia comme emplacement du futur sanatorium.
Malheureusement, pour des raisons diverses, la réalisation de ce projet ne fut pas poursuivie. Ce ne fut qu'en 1916 que le gouverneur Roume accorda les crédits nécessaires pour l'installation de la station d'altitude. "
  
"La construction consécutive de deux routes carrossables a permis le développement rapide de la station et, en particulier, la construction d'un grand hôtel confortable et d'un hôtel secondaire comprenant plusieurs pavillons logements et de nombreuses villas privées et administratives.
Ainsi Dalat représente déjà [en 1931] actuellement une petite ville, coquette et propre, ou le service de l'Hygiène est bien assuré.
Avec l'achèvement très prochain du chemin de fer à crémaillère - de Krongpha à Dalat même -  l'accès du plateau complètement réalisé par la voie ferrée sera mis à la portée de tous les indochinois et même des étrangers. En effet; Dalat, qui est déjà la plus grande station d'altitude et la plus confortable de l'Indochine, deviendra sans doute la plus  moderne et la plus agréable de tout l'Extrême Orient."
D'après la monographie éditée pour l'exposition coloniale de 1931, Les Station climatiques de l'Indochine.
Toutes les photos contemporaines datent de décembre 2007
Gare de chemin de fer
 
  
Le projet de voie ferrée est entériné par Paul Doumer dès 1898. Mais les contraintes budgétaires et la difficulté de l'ouvrage retardent considérablement les travaux. En 1926, le train n'arrive qu'à 40 km de Dalat....Le dernier tronçon est inauguré en 1932 et fonctionne à crémaillère. 

Reste le problème de l'emplacement de la gare qui est totalement excentrée du centre ville. Choisi par un administrateur sans concertation, elle restera au milieu d'un thalweg... Construit en 1938.
      
    Au rez de chaussée de cette gare façon Deauville, salle d'attente séparée pour les indigènes et les européens, logement du chef de gare, guichet. Quelques chambres à l'étage pour les européens. 
Aujourd'hui, seuls quelques kilomètres sont en activités, pour le seul transport des touristes. Il reste une vieille loco japonaise de 1936. 45 tonnes, 700 cv. Rail de Longwy.
Le Lang Bian Palace
Durant la 1ere guerre mondiale, Dalat n'offre que quelques bungalows aux français que ne peuvent retourner en europe. Décision est prise de construire un hôtel d'une trentaine de chambre. Il sera achevé en 1922. Il sera modernisé en 1943 et, au dire de certains, perdra son charme. L'environnement ne demeure pas moins propice à la chasse, au golf, et à la restauration de qualité. Actuellement, l'hôtel possède 45 chambres. De vieux disques d'époque vous accueillent ...
  
   Vue plongeante et dégagée sur le lac
   
  
L'hôtel a été complètement refait. Il est exploité aujourd'hui par le groupe Accor : Hôtel Dalat Palace

Moins huppé que le Lang Bian Palace, l'Hôtel du Parc offrait 70 chambres. Ici, l'arrière de l'hôtel. Coté décoration, de belles affiches des Messageries Maritimes.
 
Résidence de Bao Dai
Le Palais de Bao Dai a été construit entre 1933 et 1938 et servit de palais d'été au dernier empereur jusqu'à son exil en France en 1955. Ensuite, cette résidente accueillit les présidents sud vietnamien jusqu'en 1975, dont le Président Diem.
Construite non loin de l'institut Pasteur, elle est du à l'architecte Paul Veyserre et un architecte vietnamien. Elle reprend le style adopté pour la demeure du gouverneur général (voir ci après). Le balcon (voir photo de gauche) en "moon watching" fait penser au film de Jacques Tati "Mon oncle" ! 2600 mètres carrés pour 26 pièces.
  
   
Trophée de chasse et portrait de Bao Dai. Portrait de la reine, Nam Phuong   

  
Magnifique carte en verre du Vietnam offert par les étudiants vietnamien de Paris en 1952. Pièces du rez de chaussée, dont le bureau
 
 
 
 
Chambres du 1er étage, notamment pour loger les 5 enfants du couple. Luxe sans ostentation. Mobilier d'époque des années 40. 

   
   
  
Résidence du Gouverneur Général 

Construit par Paul Veysseyre, en 1937. Aujourd'hui, résidence pour le gouvernement. Photo interdite !
  
Le Golf de Dalat
Construit par et pour Bao Dai dans les années 20. A réouvert en 1994. Le lac est entouré d'une bande de terrain interdite à la construction.

   
L'institut Pasteur



  Architecte Charles Christian, 1935
Chargé dès 1931 des recherches bactériologiques et de fournir à la colonie les vaccins, notamment antivarioliques.  
L'église St Nicolas
Construite en 1932. Elle était autrefois entourée d'un cimetière européen. Vitraux fabriqués en France, à Grenoble, à la maison Balmet (1935 à 1949). Les noms des donateurs y figurent. 
    
  
  
 
La résidence de la famille de Nam Phuong, épouse de Bao Dai

Demeure de Nguyen Huu Thi Lan. Puis ce fut le musée des ethnies montagnardes et le musée actuel avant son déménagement dans un nouveau musée, à proximité. Le père de la reine était un riche propriétaire terrien dans la région de Go Cong. Elle sera Miss Beauté à plusieurs reprises avant d'épouser Bao Dai.
  
    Cheminées et mobilier d'origine
   
   Notre Dame du Lang Bian et le Couvent des Oiseaux
Filiale du couvent des oiseaux de Verneuil sur Seine, cette école est réservée aux jeunes filles de bonne société. Elle a vu passer les jeunes filles de bonne familles de la société vietnamienne avant de fermer brusquement ses portes à l'arrivée des communistes. 
Dans les années 40, Dalat brasse la jeunesse des deux mondes, européennes et vietnamiennes. La bourgeoisie se côtoie, tout en se confrontant lors des rencontres sportives du stade municipal.
  

 
   
Le mur de la honte, version locale ! La chapelle, récemment refaite. Aujourd'hui, il ne reste plus que 4 sœurs dans les bâtiments conventuels. Les jardins sont loués pour la culture de la rose. Les autres bâtiments ont été réquisitionnés et servent d'école de professeurs pour les minorités ethniques. Les sœurs sont revenues en 1995, car elles ne pouvaient plus travailler sur place après 75. Création en 1935 à Dalat. Le terrain a été donné par le femme de Bao Dai, et ses filles ont fait leurs études ici. Des 12 hectares d'origine, il en reste 2. Du temps de sa splendeur, l'école accueillait 300 jeunes filles, externes ou internes. On y apprenait la couture, les travaux manuels... Les cours étaient dispensés en français jusqu'en 1970 puis en langue vietnamienne.

 
Les étudiantes d'un coté, les sœurs de l'autres.    Le lycée Yersin
Après le petit lycée, s'ouvre le Grand Lycée Yersin en 1935, en présence de l'homme de talent. 600 enfants français et vietnamien peuvent y suivre les cours et y loger. 
 
   
    
   


Tuilerie de l'indochine. C'est du vrai !   
Un bâtiment superbe sera ajouté en 1940, tout en brique et en courbe. Il est dû à l'architecte Paul Moncet. Surmonté d'une "tour clocher" qu'on voit de loin...  
  
   
Non loin de l'entrée du lycée Yersin, cet imposant bâtiment a conservé sa vocation initiale : société de géographie





Les villas coloniales
Les 1er chalets furent en bois. Très rapidement, ceux ci sont prohibés dans le centre et des surfaces minimales sont imposées de façon à ce que les édifices n'aient pas l'air perdu au milieu d'immenses terrains. Le style architectural n'est pas imposé. De fait, on voir fleurir des pavillons du pays Basque, de Savoie...
L'emplacement indiqué des villas n'est pas garanti ...
Commentaire sur le style architectural des villas, d'après Alain Y Léger : "Une partie des villas que l'on retrouve à Dalat sont dites à pignon cassé. On désigne ainsi les façades couvertes par des toits à deux pans dont l'angle supérieur est rabattu ou cassé. Lorsque cette cassure est fermée à la base, généralement par des planches, on dira plutôt « à croupes », ou à demi-croupes si l'on veut distinguer les petites cassures (comme ici) des volumineuses.
Les avants-toits sont soutenus soit par des poutres horizontales (corbeaux), soit, lorsqu'ils sont plus importants, par des poutrelles
obliques prenant appui sur la façade, dites aisseliers.
À ma connaissance, l'origine de ce style est germanique (forteresse de Königstein, 1589) — encore que les tableaux de Breugel l'ancien témoignent qu'on en trouve dès le milieu du XVIe siècle en Belgique — mais il s'est répandu dans toute l'Europe, à l'est comme à l'ouest. Chez nous, il était surtout fréquent en Alsace-
Lorraine et dans les zones de montagne. Après 1870-1871, certains Alsaciens-Lorrains l'ont reproduit dans la France de l'intérieur.
Mais il s'est aussi imposé en Grande-Bretagne et nous est revenu au XXe siècle par les côtes normandes. Voire par certains artisans qui avaient été prisonniers en Allemagne. Entre-les-deux guerres, s'est imposée une architecture synchrétique, mélangeant divers styles régionaux : toit landais asymétriques, éléments basques, faux colombages, pignons cassés, croupes, etc. Ces modèles ont été popularisés par des revues d'architecture mais aussi par copiage, retours chez eux de provinciaux ayant vécu à Paris, vacanciers impressionnés par les villas côtières, etc. Certaines entreprises proposaient, déjà, des modèles sur catalogues.
Notez que certaines de ces villas possèdent des bow windows (oriel en français) sur 1 voire 2 étages, ce qui semble dénoter une influence britannique. Mais les bow-windows étaient auparavant posés majoritairement au sol et c'est essentiellement à l'âge du béton qu'on s'est permis de les faire naître en hauteur. "

"A Dalat, il y a peu de créations originales. Toutefois, il y a deux exemplaires qui méritent une attention particulière.
Le premier (ci-dessous) est fort curieux car c'est une forme primitive du cottage à pignon cassé dont on trouve l'exemplaire original à Saint-Georges-de-Didonne, près de Royan (Chte-Maritime). L'architecte en était très fier et le plan a été publié
par une revue. Je dis primitive car c'est une forme qui fait perdre beaucoup d'espace et qu'on a dépassé par la suite, en allongeant une
des deux ailes, en multipliant les chiens assis sur la partie longue et en unifiant le tout par de faux colombages. De même, vous pouvez
constater qu'il y a un balcon rudimentaire en bois au-dessus d'une entrée en avancée alors que, par la suite, on a tout simplement
construit des bows windows avec toit terrasse."




"La seconde (ci-dessous), pour modeste qu'elle soit, est également intéressante car elle arbore une combinaison que je n'avais encore jamais remarquée entre sa rive à festons (en zinc ?) et un bandeau de même motif courant sur la façade au niveau du 1er étage."



Vers la rue Pasteur 
Carte contemporaine de Dalat
Centre ville
  
   
   

   
   
   

  Non loin de l'église saint Nicolas, bel exemple de restauration réussie Emplacement à préciser... 
   
Route du Sinh


Sur la route, une villa "La Biche au Bois". Son locataire, fonctionnaire forestier, découvre avec surprise le sens de cette phrase. Il est très heureux de vivre dans cette maison, qu'il partage avec 3 autres familles.    
Tran Phu


L'ancienne Poste ; aujourd'hui le bar restaurant branché "Larry's Bar" du Dalat Palace, rue Tran Phu. Repas à 48 USD sans les boissons en 2007...
Duong Yersin,       


Très belle maison, sur une colline au milieu des pins. Hôtel privé appartenant à un syndicat
Hai Thuong 
En face de l'hopital Hai Thuong, école maternelle (à l'entrée des districts 5 et 6). C'était autrefois la régie de la douane



 
Rue du 3 février 3 Thang 2


Avenue large, riche en nombreuses maisons spacieuses 
Secteur 4
   


Très belle maison "normande" cachée par les arbres 
Rue YAGOUT et Tran Binh Trong (district 5)
Bel ensemble de villas homogènes. Sans être les plus belles de Dalat, elles sont nombreuses dans ce quartier. 
  
  
   

  


Église des minorités ethniques, non loin des chutes de Cam ly, près du centre de passage du permis de conduire (au bout de Tran Binh Trong)
Dans le secteur 5
     Rue Phan Dinh Phung


Maison dont la facade est en bois ; c'est la seule maison de ce type rencontré à Dalat
Eglise rue Nguyen Van Troi


Jolie panorama du haut de cette colline, en centre ville
Secteur Quang Trung - Phan Chu Trinh - Secteur 9
    
  A proximité de l'intersection Tran Quy Cap
 

  

  
   
   


Au détour d'une rue dans le secteur 9
Secteur Rue Pasteur
Nombreuses maisons dans les rues du district 4 (Huynh Thuc Hang, Nguyen Viet Xuan...)   


 




  Sœurs de Saint Paul de Chartres (emplacement à confirmer)
Secteur Tran Hung Dao
Les maisons dans les cadres de verdure les plus vastes. Certaines maisons sont actuellement en rénovations.
 
 

 
   A 75 ans d'écarts, le garage Saga et ce qu'il en reste (la facade) Quartier 10
Bâtiments occupés autrefois par la communauté religieuse des Sœurs Franciscaines.
Actuellement, l'école est gérée par le gouvernement, tandis que les bâtiments conventuels sont abandonnés et squattés. La zone est très excentrée et particulièrement humide. Située à proximité d'une ancienne résidence de Bao Dai, le Dinh 1.
 
 
Extérieur de Dalat



Sur la route du Lang Bian



Paysage vu du Lang Bian
Histoire de la Ville de Dalat -Revue Indochine - Sud Est Asiatique - 1954
"La reconnaissance du docteur Yersin commença lorsque, le 21 juin 1893, venant de Nha Trang, le docteur Yersin déboucha de la forêt sur les vastes étendues du plateau et fut frappé par la beauté des sites et la douceur du climat. Sans doute pressentait-il alors l'avenir et le destin de cette région, car il se mit aussitôt à en étudier les conditions climatériques et à tracer les grandes lignes d'un vaste projet d'assainissement et d'action antipaludéenne. 
Quatre ans plus tard, en  juillet 1897, le président Doumer, alors gouverneur général de l'Indochine, avait l'intention d'établir dans la région montagneuse du sud du centre Vietnam un sanatorium comparable à ceux de l'Inde. En réponse à une lettre personnelle de M Doumer, le docteur Yersin lui indiqua le plateau de Lang Bian comme répondant le mieux à ses désirs. 
Le gouverneur général adopta les conclusions du docteur Yersin et commença à réaliser son projet. Successivement, deux missions, celle de Thouard et de Cunhac en 1897 et celle de Guynet et Cunhac en 1898, s'efforcèrent de déterminer et préciser les voies d'accès. De nombreuses autres missions complétèrent ces reconnaissances de la première heure. En 1898, une station météorologique et d'essais agricoles fut crée à Dankia, suivie bientôt d'un poste de la garde indochinoise. En mars 1899, M. Doumer vint lui-même reconnaître l'emplacement du futur Dalat. Accompagné du docteur Yersin, il parvint au plateau du Lang Bian par Phan Rang, Krongpha, Belle vue, Dran et l'Arbre Broyé. "
Le marché de Dalat, 1955, Revue Indochine, Sud Est Asiatique
"Quatre chalets en bois furent alors édifiés : ceux du gouverneur général, de la résidence et de la garde indochinoise. Un maire fut désigné. Une sala (le futur Hôtel du Lac) fut installée en 1907. Les grandes lignes de la ville furent tracées. Elles suivaient les pistes montagnardes établies sur les lignes de crêtes. 
Mais en 1902, après le départ de M Doumer, tous ces projets furent pratiquement abandonnés. Les crédits furent supprimés,  les constructions arrêtées. Seuls demeuraient encore sur place quelques agents, un maire, un  inspecteur de la garde indochinoise et un chef de la station agricole. Les difficultés d'accès apparurent insurmontables aux continuateurs de M. Doumer. 
La deuxième phase, qu'on pourrait appeler "l'éveil de Dalat", s'ouvrit en novembre 1915. Les circonstances étant devenues plus favorables, le gouverneur général Roume décida de donner  une nouvelle impulsion à l'œuvre abandonnée. Le réseau routier, considérablement développé, facilitait l'accès au Lang Bian. La Première Guerre mondiale empêchant les séjours en France, incitait les Européens d'Indochine à venir se reposer dans une région au climat salubre et vivifiant. 
Afin de favoriser le tourisme naissant, M. Roume décida, en 1916, d'installer  un grand hôtel à Dalat. Ses successeurs continuèrent le travail entamé, accordèrent des crédits et développèrent les routes. Le nombre de chalets augmenta très rapidement. A la fin de la guerre 14-18, on en comptait une dizaine. On commença en 1919 à aménager le lac. A partir de 1920, la route de Phan Rang à Dalat, passant par le col de Belle Vue et par Dran, devint praticable. La Poste actuelle, l'institution Nazareth, l'immeuble actuel du Trésor furent alors édifiés. Le Lang Bian Palace fut inauguré en 1922. Une première usine électrique fut installée en 1918 et l'usine des eaux en 1920. 
L'architecte Hébrard, à qui le gouverneur général Long avait confié la charge de dresser un plan d'aménagement de Dalat, termina le travail en 1923. Ce fut le début de la troisième phase, qui fit de Dalat une station d'altitude. 
Jusqu'en 1940, Dalat se développa progressivement. En 1933, une route directe reliant Saigon à Dalat, par le col de Blao, fut ouverte à la circulation ; les travaux du chemin de fer à crémaillère, commencés en 1920, furent achevés et le rail atteignit Dalat en 1933. La construction du Lycée Yersin, décidée en 1927, se poursuivra jusqu'en 1941. L'institution Notre Dame du Lang Bian et celle du Sacré Cœur furent édifiées, la première entre 1934 et 1936, la seconde en 1940. 
Au nord-ouest et au sud de la ville, la population vietnamienne, qui n'avait pas cessé d'augmenter, forma ses quartiers et passa de 1.500 habitants en 1932 à 13.000 en 1940. Cependant, l'équipement urbain de la cité se poursuivit par la création d'une nouvelle usine électrique en 1927 et le développement du service des eaux. Un plan d'extension fut établi en 1937. 
La quatrième phase, enfin, aboutit à l'organisation de la cité. Depuis 1940, Dalat connaît une grande prospérité. Une usine hydroélectrique est en construction  à Ankroet, sur le Dadung, pour parfaire l'alimentation en électricité de la ville qui s'agrandit de plus en plus. Le nombre de villas, qui était de 530 en 1940, s'éleva jusqu'à 1.000 à la fin de 1945. Parallèlement, la population s'accrut et dépassa 20.000 habitants à la fin de 1942
Mais la situation internationale ne permet pas la réalisation du plan d'urbanisme rendu exécutoire par l'arrêté du 27 avril 1943 et Dalat, comme tout le reste du Vietnam, eut à souffrir des tristes événements de 1946. 
Cependant, depuis le transfert des compétences et services au gouvernement du Vietnam, les autorités vietnamiennes prennent à cœur de poursuivre l'œuvre interrompue et s'efforcent de réaliser une cité modèle. Un nouveau plan d'urbanisme est à l'étude, visant à faire de Dalat une station d'altitude de premier ordre, tout en assurant son développement économique et social. 
A la fin de 1952, Dalat compte 25.041 âmes, dont 23.072 Vietnamiens et autochtones appartenant à la tribus des Lat, 1.217 Européens (non compris les militaires) et 752 Chinois. "
 Sommaire
Le Domaine de Marie, à Dalat

Le livre "Récits et lettres d'Indochine et du Vietnam 1927-1957, de Jean Le Pichon, paru aux éditions "les Indes Savantes" en 2009 offre un éclairage intéressant sur la naissance du "Domaine de Marie" de Dalat. Cette congrégation, qui fait partie de l'ordre des Filles de la Charité - Saint Vincent de Paul (http://www.filles-de-la-charite.org/fr/) est bien connue des touristes se rendant à Dalat, car c'est un lieu très accueillant. C'est également un formidable relais de la francophonie.  


Photo prise en 1948 (source caom)
Actuellement, le Domaine de Marie accueille un noviciat. 23 sœurs Saint Vincent de Paul y vivent (en 2007) ainsi que de nombreuses jeunes filles et enfants malentendants. Le financement de la structure est assuré notamment par une maternelle riche de 300 enfants. 
Des 22 hectares possédés en propre à l'origine, seuls 3 hectares sont encore aux sœurs aujourd'hui.    
Les photos contemporaines datent de 2007.        
Extrait du livre de Jean Le Pichon :
 "Elles étaient déjà en Indochine depuis de longues années, mais dispersées, surtout en Cochinchine, en de petites implantations provinciales nées des circonstances. Partout, les sœurs françaises  avaient été frappées des vocations religieuses qu'elles rencontraient parmi les filles vietnamiennes, si bien qu'en 1940, l'ordre se décida de répondre à cet appel. C'est ainsi que fut envoyé en Indochine une Visitatrice, sœur Durand, avec pleins pouvoirs, assistée de sœur Sirjacq qui devait être la future maîtresse des novices. C'est en août 1941, je crois, que le résident Patau me demanda de les piloter dans Dalat afin de rechercher les terrains qui pourraient convenir à leurs projets. Je les embarquai dans ma petite voiture à cheval, et  nous fîmes le tour de la ville. Rien de ce que je proposai ne convenait. Enfin, à la sortie du quartier annamite, une grande colline dénudée dominait le paysage avec, à ses pieds, une petite vallée couverte de pins. Le sœur Durand s'écria: "ça y est, c'est là !".

Dalat, en 1955 ; Au fond, on distingue le Domaine de Marie (Revue Indochine, 1955)
"Nous arpentâmes le terrain qui devait faire une quinzaine d'hectares. On planta l'église au sommet avec le cloître et le noviciat; la  maison d'éducation des métisses aurait sa place dans la vallée; le dispensaire et une école populaire au débouché de la ville; à mi hauteur, l'école d'infirmières. L'ensemble constituerait le "Domaine de Marie". Elle me demanda, en tant que notaire, d'établir l'acte d'acquisition au plus tôt et à moindre frais; ce qui fut possible, les terrains appartenant au domaine de  l'état. [...]


"A la fin du mois d'octobre 1941, les 30 premières novices arrivaient, venant des maisons de cochinchine. A la fin de novembre 1942, à l'inauguration de l'église, elles étaient 60 ! Entre temps, elles avaient reçu un aumônier, un père lazariste qui venait de passer 15 ans en Ethiopie : le père Bringer. [..] C'est avec lui et sœur Sirjacq qu'elle forma les premières générations de sœurs vietnamiennes qui, livrées à elles-mêmes, plus tard à l'heure de la persécution vietminh, ont témoigné avec tant de foi, d'intelligence et de courage, d'une remarquable adaptation aux circonstances et, en définitive, d'une vocation missionnaire qui s'est révélée sur le terrain."


Sœur Durand, religieuse hors du commun
"Une des raisons de l'extraordinaire réussite de sœur Durand était son ouverture aux problèmes du monde où elle voulait s'implanter. Son objectif : former des sœurs de la Charité vietnamiennes qui soient capables d'être dans leur propre milieu, au service des pauvres, présentes à toutes les formes de pauvreté rencontrées. A l'école de Saint Vincent, elles doivent être sans cesse à l'écoute des pauvres qu'elles trouveront sur leur chemin. [..]
Ainsi, ayant eu conscience des problèmes des enfants métis abandonnés à travers l'Indochine, elle envisagea de créer une maison d'éducation à Dalat qui les accueillerait et les assurerait une formation adaptée jusqu'à ce que les circonstances permissent de les envoyer en France où ils seraient confiés soit à des familles (adoptions ou parrainages), soit dispersés dans des pensionnats religieux qualifiés (Ursulines, Oiseaux, etc..).


"Ce projet reçu tout de suite l'appui de William Bazet, un métis devenu l'un des plus riches planteurs de Cochinchine et homme politique très influent dans le Conseil de l'Indochine. Il se chargea de la présentation des dossiers auprès des services administratifs compétents mais, sans plus attendre, elle entreprit les travaux. Cette audace reposait, certes, sur une grande confiance dans la Providence, mais précédée d'une rigoureuse analyse des besoins et de l'urgence, et de sa conviction que la meilleure solution est celle qu'elle apporte. Son initiative était alors le signe qui alertait et déclenchait toutes les bonnes volontés préoccupés de ce problème. On en parlait et on venait voir et, sans trop savoir comment, on se trouvait séduit et engagé dans l'action." 
Madame Graffeuil : une collaboratrice précieuse
"A cette époque, Mme Graffeuil vint habiter Dalat après la disparition de son mari, qui était Résident Supérieure en Annam. [..] Depuis le jour de la rencontre avec sœur Durand, Mme Graffeuil devint la plus précieuse et la plus puissante de ses collaboratrices dont l'efficacité fut immédiate. Car dès ce jour, Mme Graffeuil s'est engagée dans une action personnelle admirable qui envahira toute sa vie. Ayant participé dès le début avec sœur Durand et William Bazet à la création de l'œuvre, par la suite, en France, elle en sera l'âme, traçant et suivant pas à pas pour chacune de ses filles un chemin de bonheur. Et ce sont des milliers d'enfants qui ont ainsi été sauvés d'un enlisement en Indochine."


 
L'amiral Decoux
"Naturellement, l'amiral Decoux désira connaître sœur Durand. La rencontre eut lieu sur le chantiers du Domaine de Marie. Ce fut le coup de foudre ! L'amiral, qui était accompagné de sa femme, fut subjugué par la personnalité de la sœur, par l'audace calculée de ses projets et de la sûreté de son jugement. D'emblée, il apporta  à l'œuvre des métis la totale collaboration des services sociaux de l'armée, mais en plus, il lui confia la fondation d'une école de monitrices d'éducation physique dans le cadre du vaste mouvement sport-jeunesse qu'il voulait promouvoir en Indochine."

Madame Decoux, née Suzanne Humbert, femme de l'Amiral Jean Decoux, gouverneur de l'Indochine de 1940 à 1945 est enterrée ici. Grande bienfaitrice du couvent, elle s'est tuée en voiture le 6 janvier 1944 en rendant visite au couple Bao Dai.
La vue depuis le Domaine de Marie, en 2007



Tài liệu số hóa về Việt Nam


tai lieu vn xua
http://my.opera.com/ntd1712/blog/

Không có nhận xét nào:

Đăng nhận xét

Lưu ý: Chỉ thành viên của blog này mới được đăng nhận xét.