Thứ Tư, 20 tháng 8, 2014

1904 Au Pays Moï

Au Pays Moï
Le Marquis de Barthélemy, 1904
Librairie Plon, ouvrage accompagné de 17 gravures hors texte et de deux cartes.
Après ses missions conduites pour le ministère de l'Instruction Publique (1), Le Marquis de Barthélemy repart en Indochine afin d'étudier la montagne de l'Annam et les sauvages régions Moîs. Ces régions dont on faisait des récits terribles... 
"Cette population hardie, fière, indépendante acquit bien vite toute nos sympathies."
(1) : En Indochine, 1894-1895, Cambodge, Cochinchine, Siam Méridional ; En Indochine, 1896-1897 Tonquin, Haut Laos, Annam Septentrional 
Merci à Jean Marie Piche et Monique Verdés pour leur contribution
Pierre Sauvaire, Le Marquis de Barthélemy 
  Toutes les photos présentées ici sont extraites de cet ouvrage.
 

Le Marquis

) Carte générale de l'itinéraire



En route
"A l’avant, accroupie, se tenait la femme du sampanier qui, la barre en main, gouvernait au dessus de sa tête, à la mode du pays. Contre la pluie on avait employé le cirage local, un manteau d’herbes de jongle, ce qui me rappela un vêtement de ce genre coté dans un livre de réclames et qu’on appelait pompeusement « vêtement spécial pour la chasse aux canards » ; le prix en était très élevé.
Nos sportsmen s’étonneraient que ce manteau de pluie, très employé en Annam, ne vaut que quelques cents."
Pauvreté 
"Une misère assez grande sévissait à cette époque à Hué ; [..] L’Annam souffre de moyens de communication : son centre, hué, est le plus mal partagé. Les récoltes viennent elles à manquer dans la province ? le riz atteint des prix tels que la population pauvre n’arrive plus à se nourrir."
 Chez les mois  de la région de Hué
"D’un caractère doux, avec un esprit d’indépendance assez marqué, ils n’ont que peu de rapports avec leurs voisins annamites. Comme les Muongs, ils cultivent le riz en rays, à flanc de coteau, négligeant dans les défrichements d’arracher les arbres qu’on y rencontre, pareils à des colonnes de quelque ruines, se dressant à demi calcinés."
Ils placent en bas , dans la partie broussailleuse  des batteries de pièges [..]
"Pour les gros mammifères, ils replient une forte branche amarrée entre deux solides piquets ; un bâton en travers soutenu par deux pieux assez courts et légèrement encochées maintient l’appareil tout armé : une corde en rotin barre le chemin, assez tendue pour que le moindre choc produise la détente, et l’animal en passant est transpercé par une flèche de bambou très pointue fixée à l’arbre recourbé qui sert de ressort."
 "Au milieu du village se dresse un pieu pointu perce d’un seul trou et couvert de peintures bizarres Avec beaucoup d’imagination, on arrive à reconnaître des masques d’hommes et des têtes de serpents : c’est là qu’on suspend la viande de buffle ou tout autre que consomment les habitations, pour donner aux esprits leur part de festin."


Le chef de Jo-chié et ses porteurs
Chez les Bahnars 

Une maison commune dans un village Moïs, près de la mission des Bahnars
"Du haut d’une colline nous dominions de vastes plateaux dont la fertilité était due au travail des missionnaires. Le Père s’arrêta et, simplement, embrassant l’aspect d’un mouvement circulaire : « là, dit il les mois travaillent, s’adoucissent, deviennent chrétiens et français ». 
Les habitations sont indépendantes ; l’autorité du chez de guerre restreinte aux questions d’intérêt général, guerres et fêtes. Un conseil composé des anciens rend la justice en temps de paix.
A titre d’impôt, chaque maison verse une certaine quantité de produits pour subvenir aux disettes et couvrir les frais des fêtes publiques.
Les maison communes, élevés au centre de chaque village, sont destinée aux réunions du conseil, à l’exception des étrangers, en même temps qu’elles abritent les jeunes pubères qui ne savent pas encore chasser ni manier les armes. On les nourrit aux frais du village, jusqu’à ce qu’ils aient prouvé leurs virilité par quelque acte de courage ou affirmé leur habilité de chasseurs et d’agriculteurs. On les autorise alors à prendre femme et ils font partie d’une maison."


Une des églises de la mission de Bahnars
 Troc
"Privés de vivres frais, je voulus acheter un cochon. « oui, mais fut il répondu, nous n’acceptons pas d’argent ». Nous désirons une couverture ». Une de nos couvertures payés 1f50 chez Escande, magnifiquement bariolé de jaune et de bleu, fut échangé contre un porc très gras, bien en chair."
 Rapport avec les colons
"Le fond du caractère annamite est la paresse ; il travaille pour vivre et son ambition est fort restreinte ; aussi ne sait il pas tirer de son pays toutes les richesses qui y abondent. Ici plus que jamais se fait sentir la nécessité de l’éducateur, du colon, secondé par une administration exigeante envers l’indigène, mais aussi paternelle dans ses rapports avec lui. Il faudrait protéger les grandes sociétés d’irrigation et éviter qu’elles ne tournent à une exploitation exagérer du paysan. Malheureusement les exemples qu’on en a vus au Tonkin n’ont rien que d’alarmant, à cause de trop grande âpreté des colons français, désireux de faire une fortune rapide."

L'embouchure  du Song-Ba, près de Tug-Hoa
Mœurs des Mois de Bolo
"Tout près se trouve le cimetière, ou s’élève une série de tombeaux que nous primes de loin pour de petites pagodes. Dans chacun d’eux sont disposés comme offrande des bols de riz. D’après les traditions, ces sauvages ont pour toute religion le culte des ancêtres. Ils croient en un Dieu créateur, en l’immortalité de l’âme, mais avec une forte tendance à la métempsycose."
"Un Moi vient il à mourir ? Les habitants lui dressent une tombe disposent ses effets dans le tombeau, à l’air libre, à la vue de tous ; nul ne peut s’en emparer sans encourir la vengeance des esprits."

Tombes Moïs
La toilette
"Une impression nouvelle nous attendait au lever. Les indigènes, intrigués de tant d’ablutions, se pressaient autour de la case, examinait dans un respectueux silence et avec attention nos tubs et instruments de toilette. De nous voir nus et presque sans pudeur la foule se mit à rire ; les femmes surtout témoignaient d’une curiosité maligne, étonnées de cette hygiène dont, hélas ! plus d’une avait grand besoin. [..] Elles sont généralement grossières de formes, fortes, avec des jambes bien musclés. La plupart sont repoussantes de saleté et couvertes de gales."

En Station au 1er village Moï
"Les cases de ces mois sont faites de paillote et d’écorces d’arbres, au ras du sol. Tout le monde couche dans les même endroit ; aux cochons est réservé un coin spécial fermé de tous cotés par des madriers qui les protégent contre les bêtes féroces."
"Ces gens m’ont paru peu industrieux : le manioc, le riz et la patate constituent toute leur culture, avec le tabac, d’un goût assez désagréable qui se rapproche beaucoup de notre caporal français, avec un peu plus d’âcreté."

En suivant le cours du Krong Bla - les rapides
Plantation Delignon- Buffon
"La plantation nous a paru manquer du fonds indispensable qui attire presque infailliblement la main d’œuvre, la rizière ; aussi sommes nous partisan des grandes concessions ou peuvent se fonder des villages d’ouvriers ; toutes main d’œuvre en terrain nouveau et inculte, par conséquent fiévreux, est difficile à recruter ; il faut pouvoir procurer à l’indigène les facilités de faire son riz, c’est la plus sure façon de l’attirer ; mais aussi il est indispensable d’avoir, sur ses terrains, un certain droit de propriété qui  l’empêchera de reprendre son reprendre son indépendance et d’abandonner les chantiers de son bailleur de fonds qui se trouverait, par là même, lésé et trompé dans sa confiance, sans qu’aucune intervention légale puisse être invoquée."
"Nombre de gens mouraient de faim sans qu’un commerce établi put leur porter secours. N’ayant pas comme le Moî la ressource de piller chez le voisin, le Nha Qué annamite, à demi civilisé, souffre et meurt, victime de son imprévoyance et de ses dépenses folles aux jours d’abondance."
Type de Stiengs  
Fai Foo
"Nous nous réveillâmes  à Fai Foo, en face de la maison de commerce Derobert frères et Cie, exportateurs de produits indigènes."
"[..] La maison Derobert avait donc cessé ses affaires de cotonnades à Hué pour s’adonner aux échanges avec les mois et les annamites. Fai Foo centralise le commerce de toute une région fort importante de l’Annam, Tra My, qui fournit du thé, du tabac, du manioc, de la cannelle, du café et une faible exportation de riz. A cette époque, MM Derobert s’occupaient plus spécialement du commerce de thé avec la France ; sous l’étiquette de thé de l’Annam, ils vendaient les produits de la Mission, de quelques plantations, et aussi de cultivateurs annamites. L’exportation en France avait atteint cette année là 70.000 kilos. A ce commerce était joint celui des rotins, d’un rapport minime, car les frets élevés des Messagerie maritimes ne permettent pas le commerce de produits bon marché."
La région de Tra-My
[..]" Le pays étale sa richesse et les villages prennent un tout autre aspect. Dans de larges vallées cultivées en rizières ils deviennent plus rares, entourés de fortes palissades ou domine un immense mirador qui sert d’entrée. C’est là que les annamites redoutent les incursions mois et s’entourent de précautions. Nous reconnûmes la fameuse route par laquelle la cannelle descend à Fai Foo."
 "Quand l’annamite les a trop trompés, ils descendent se venger en bandes, armés de lances et d’arbalètes. On bat le tam tam et toutes les portes se ferment. Du haut du mirador les habitants lancent aux assaillants tous les projectiles qu’ils peuvent trouver, et si par hasard on entend la détonation du fusil la victoire reste aux annamites, car les mois, d’un naturel peureux, détalent au bruit du tonnerre européen."
102.jpg (66625 octets) Les Guerriers Moïs défenseurs d'un village, la pointe de la lance fichée dans la terre en signe de paix
Dormir en forêt tropicale
"Nous allions passer la nuit, sur le chemin, en pleine forêt !
L’humidité gouttait de feuille en feuille ; une odeur de végétation putride nous incommodait, tandis que les lianes, s’enlacent autour de nous, formait une voûte de tombeau. Une seule chose pouvait alléger nos peines en nous en donnant à la fois lumière, chaleur et sécurité contre les bêtes fauves.. du feu.
Tous ceux qui ont lu les relations de voyage aux pays tropicaux ne se doutent guère de l’importance que prend le 3eme élément dans la vie primitive. C’est en passant par ces angoisses qu’on comprend le culte que lui rende les primitifs.
J’avais mis à l’abri dans mes vêtements une boite d’allumette presque humidifiées. Avec mille précaution, je pus découvrir, à leur lumière, un coin de roche que l’eau n’avait pas atteint ; un bambou déjà pourri avait conservé une précieuse sécheresse. Cette circonstance nous sauva… [..] Nous étions sauvé du spleen, de l’obscurité et du froid."
106.jpg (99427 octets) Case Moïs sur les hauts plateaux
Marché de la cannelle
"Cette écorce que les mois récoltent dans la forêt, ils l’échangent volontiers contre des babioles annimites, verroterie, étoffes voyantes, fil de laiton dont ils font leurs colliers et leurs bijoux, les pipes, etc…"
"Voici comme s’opèrent généralement le trafic : un annamite installé dans un village moi achète sur place, pour des vétilles, de grosses valeurs de cannelle qu’il transporte ensuite par des coolies du pays sur le marché de Tra-My. La cannelle passe, par  un autre intermédiaire, aux commerçants de la cote, généralement à Fai Foo." 
108.jpg (77066 octets) Le "fils" du père Guerlach

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